Union des Syndicats de Pharmaciens d'Officine (USPO)

Rentrée 2022 : Vers une désertification du milieu pharmaceutique

1️⃣ 1️⃣0️⃣0️⃣ places non pourvues en 2ème année de Pharmacie, c’est le chiffre affligeant de cette rentrée 2022.
Ce constat, plus qu’attristant, est notamment dû à la mauvaise application de la Réforme de l’Entrée dans les Études de Santé, ainsi qu’à une mauvaise promotion des métiers de la Pharmacie aux lycéens et étudiants ?‍?

Le Pharmacien reste un acteur de santé primordial. Menacer la diversité des pharmaciens, c’est menacer entièrement un système de santé.
Nous nous associons, ANEPF, Ordre des Pharmaciens, FSPF, USPO et FNSIP.BM, face à cette problématique, mettant en péril le parcours de santé du patient. ?

 
Communiqué de presse
Rentrée 2022 : Vers une désertification du milieu pharmaceutique
Paris | le 21 septembre 2022
1100, c’est le nombre estimé de places non pourvues dans la filière pharmacie pour cette rentrée 2022. Cette hausse laisse envisager un avenir inquiétant pour le métier de pharmacien, souffrant d’ores et déjà d’une pénurie de ressources humaines au sein de la profession depuis maintenant plusieurs années. Le pharmacien est un acteur de santé indispensable sur l’ensemble du cycle de vie
des produits de santé. Ces problématiques touchant directement le système de soin ne sauraient qu’impacter négativement la prise en charge globale des patients.
Cette rentrée 2022 fait le constat d’une forte augmentation du nombre de places vacantes au sein des promotions d’étudiants en deuxième année de pharmacie. L’année dernière, le nombre de places vacantes s’élevait déjà à 163, ce qui représente cette année une hausse de plus de 550%.
Cette situation peut notamment s’expliquer par l’application inégale de la Réforme de l’Entrée dans les Études de Santé au local, qui, deux ans après sa mise en place, présente de nombreuses failles.
Effectivement, l’application défectueuse de la réforme, des programmes beaucoup trop chargés, ainsi qu’une absence de comités de suivi locaux sont entre autres responsables de cette chute de remplissage des promotions.
On note également un grand manque d’attractivité pour les professions pharmaceutiques. Des modules de présentation des métiers sont obligatoires durant la première année. Cependant, ceux-ci sont bien trop mal exploités au vu des nombreuses voies professionnelles se présentant aux étudiants restant encore trop méconnues.
En 2023, une réévaluation de la réforme est inscrite dans la loi Organisation et Transformation du Système de Santé. Ce rapport venant du Gouvernement à destination du Parlement est plus que nécessaire et vise à permettre un décloisonnement des parcours de formation en renforçant la formation professionnelle continue.
 
Ces résultats sont un des nombreux signaux d’alarme de l’ANEPF pour le futur de la profession et de l’accès aux soins des patients. 30% d’étudiants en moins dans nos amphithéâtres, n’est ni acceptable, ni viable pour la profession et le système de soin français dans sa globalité. C’est pourquoi nous attendons une réaction des ministères chargés de cette réforme, afin d’appréhender un système de santé plus serein pour les années à venir.